Miseratione DivinaFévrier 1429. Le Grand Schisme d'Occident, qui a longtemps déchiré l'Eglise, est officiellement terminé depuis plus de dix ans. Martin V, l'élu du concile de Constance, rallie désormais sous son obédience la presque totalité des souverains catholiques. Seul Jean IV, comte d'Armagnac et de Rouergue, protège encore les disciples de Benoît XIII, l'ultime pape d'Avignon, qui, jusqu'à sa mort, en 1422, n'avait eu de cesse de prouver qu'il était le vrai vicaire du Christ et que de lui dépendait la survie de l'église héritée des apôtres. Mais la flamme qui l'animait s'est éteinte avec lui. C'est du moins ce que pense le comte d'Armagnac à l'instant où un messager en provenance du Rouergue lui remet un document confidentiel. Le manuscrit porte le sceau de Jean Carrier, le seul cardinal resté fidèle à la mémoire du pape Luna... Outre le secret qu'il révèle, le Manifeste de Jean Carrier, dont Gérard Touzeau donne ici la première édition critique, offre un point de vue inédit sur la période du Grand Schisme et constitue la seule source d'informations sur les événements survenus à Peñiscola après la mort de Benoît XIII. Ce texte, longtemps occulté, témoigne d'un esprit sans concession dont toute l'énergie fut consacrée à la défense de la cause qui, selon lui, conditionnait le salut de l'humanité tout entière.Préface de Jérôme Vialaret.