L'enseignement de la morale chrétienne a connu un rétrécissement autour des notions de permis-défendu et d'obéissance à la loi (morale dite des manuels ou casuistique). Au XXe siècle, des moralistes oeuvrent à son renouveau en redécouvrant la place centrale de la charité. Pour cela, ils s'appuient sur les sources bibliques, les Pères de l'Eglise et saint Thomas d'Aquin. Le concile Vatican II (1962-1965) reprend le donné de ces théologiens pour lui donner une place spécifique dans la constitution Lumen Gentium : une vie de charité peut et doit être recherchée par tout baptisé. Il s'agit d'un horizon de perfection et de sainteté commun à chaque membre de l'Eglise qui le fait entrer dans la communion trinitaire. Cette étude revient sur l'élaboration de la place et du rôle de la charité au concile Vatican II.