Poutine a donné l'image d'un homme excellant dans l'art de brouiller les pistes. Fidèle à ses vieilles méthodes des services secrets, il semble être un caméléon né. Conformément aux recettes classiques de l'école d'espionnage du KGB, il a fait croire à tous ses interlocuteurs qu'il était, comme eux, un des leurs : un miroir dans lequel chacun se reflétait, se retrouvait. Parfois, il n'hésitait pas à imiter les mimiques, les grimaces, les façons de parler. Il y a au moins cinq Poutine différents. Dans les années 1970-1980 le premier est un James Bond formé et nourri par des services secrets, introduit d'abord dans le contre-espionnage, puis dans le monde extérieur : donc un parfait produit du KGB. Ensuite, le gestionnaire compétent, adjoint au maire démocrate de Saint-Pétersbourg puis le haut fonctionnaire, chef des services secrets choisi pour défendre les intérêts d'Eltsine et de sa famille. Le quatrième Poutine fut le Premier ministre de la guerre en Tchétchénie, un homme à la réputation sulfureuse parvenu au pouvoir en août 1999, dans le climat crépusculaire d'une fin de règne et à la faveur d'une guerre terrible contre cette petite république séparatiste du Caucase, fin manoeuvrier jouant habilement des clans politiques pour s'imposer comme successeur inattendu du tsar Boris en décembre 1999. Enfin, le cinquième - celui qui nous intéresse aujourd'hui -, est le chef du Kremlin affrontant des défis majeurs du XXIe siècle. La Syrie, l'Iran, Khodorkovski, ses liens avec la mafia... Ce livre basée sur une longue enquête sur les 5 Poutine est explosif et permet d'éclaircir des zones d'ombre de ce personnage incontournable de la politique mondiale.