L'image de la finance est celle d'organismes froids, uniquement motivés par la recherche du profit : le plus grand possible et le plus vite possible. Ce qui reflète sans doute une partie de la vérité ; la crise de 2008 a jeté un coup de projecteur violent sur des pratiques pas très correctes et collectivement dévastatrices, qui ont surpris une opinion publique pourtant blasée. Mais est-ce toute la réalité, et surtout est-ce inévitablement le trait dominant ? Car nous le savons tous, la finance a un rôle central dans nos économies. Elle sert donc à quelque chose. Une finance au service de l'homme, et non pas centrée sur elle-même, serait évidemment un idéal. Mais est-il à notre portée ? Peut-on espérer avoir une finance orientée dans le bon sens dans une société qui elle-même ne reconnaîtrait pas de vraies valeurs - sauf à les instrumentaliser pour polémiquer sur la scène médiatique ? Mais que signifie être au service de l'homme, sinon avoir une certaine conception du bien, et donc une forme de morale ou d'éthique ? Cet ouvrage aborde aussi des questions plus pratiques. D'abord sur la finance privée ou commerciale, en commençant par cette bête noire de l'opinion que sont les marchés financiers, sans négliger les guichets que tout le monde connaît. Pour évoquer ensuite cette autre finance, essentielle dans nos sociétés, qu'est la finance publique, et cet autre usage de l'argent qu'est le don. Une excellente synthèse sur le système financier et ses limites.