Une spiritualité de la vie consacrée à l'école de sainte Thérèse d'Avila"Cette maison est un Ciel... " Cette affirmation de sainte Thérèse d'Avila à propos de sa première fondation - le Carmel de saint Joseph d'Avila - ne manque pas d'audace. A moins qu'il ne s'agisse de naïveté ? Mais non ! Celle qui l'affirme a connu pendant vingt ans les affres d'une vie religieuse tiraillée entre le monde et Dieu ; et elle a vécu pendant presque autant de temps dans une communauté de 180 soeurs où la moitié tout au plus n'avait qu'un semblant de vocation. D'ailleurs, c'est le retour dans sa communauté qui faillit lui faire perdre pour toujours une vie spirituelle fervente - recueillie disaiton alors - initiée en dehors du couvent pendant une maladie. "Cette maison est un Ciel... " : non, car la vie y serait plus facile qu'ailleurs ou que "cette maison" serait déjà le ciel sur terre - Thérèse est trop réaliste pour cela -, mais par la manière dont Thérèse choisit de l'habiter. Sa vie religieuse est transfigurée du jour où elle découvre que tout ce qui la constitue, prière, travail, vie communautaire, récréations et désagréments divers, est une occasion de se recueillir, c'est-à-dire de croire et d'aimer mieux Celui qui l'y a appelée et, par Lui, tous les hommes ses frères. Alors, elle est au Ciel : par la foi et l'amour, elle vit avec le Roi, et "là où est le Roi est aussi sa cour". Ce secret, elle veut le transmettre par une sagesse concrète à tous les consacrés qu'elle croise sur son chemin, et aux autres...Nihil obstat : fr. Denis Chardonnens, ocd, Rome 28 mars 2011 Imprimi potest : fr. Henri Dejeant, ocd, Montpellier 24 août 2011