La saga des Saint-QuareMontfort-sur-Moines représentait bien plus qu'un simple château. Il était le symbole, avant tout, des Saint-Quare, du souvenir et de la famille. Le parc et la forêt, avec leurs arbres centenaires, la table rose en granit éternel, avec son histoire, les portraits accrochés aux murs, les décorations, les vieilleries, les bibelots, et tout ce que l'on y avait entassé depuis tant d'années, personnifiaient le passé et la mémoire collective. On avait franchi le portail de l'enceinte à pied ou à cheval, on avait longé sur plusieurs centaines de mètres la rangée de platanes en calèche ou en tricycle à vapeur, puis on était arrivé dans la cour en Panhard flambant neuve ou en traction avant. Les enfants s'étaient roulés dans les herbes, avaient joué à colin-maillard, avaient couru sur les champs de bataille et la plupart étaient venus mourir ici, près de leurs ancêtres et des souvenirs d'autrefois. Certes, elle était belle cette demeure et en dépit des conflits, des renversements de ministères, et des débâcles, Montfort-sur-Moines ne changeait pas. C'était au-dehors, en revanche, que tout basculait... Adulé par les uns, jalousé et haï par les autres, chaque descendant tente de dépasser ses rêves, et de marquer nos mémoires de son empreinte. A travers la saga d'une famille légendaire au XXe siècle, Cyril Gely aborde de grands thèmes tels que le courage, la passion, la désillusion, la renaissance.