L'insurrection est une forme de guerre qui permet à une petite minorité, hautement déterminée et intransigeante, de s'emparer du pouvoir grâce au contrôle exercé sur la population, en ayant recours à la violence et à des moyens illégaux : terrorisme, guérilla, enlèvements, assassinats... Les Russes en Tchétchénie, les Américains et leurs alliés en Irak et en Afghanistan la redécouvrent. Obsédés par la vision réductrice d'une guerre de haute intensité créée par deux Guerres mondiales et pérennisée par plus de quarante ans d'affrontement Est-Ouest, ils l'avaient perdue de vue. Leur désir d'oublier certains volets douloureux de leur histoire moderne, comme la guerre d'Algérie (1954-1962) ou la guerre du Vietnam (1964-1975), n'y est pas pour rien. Ils y sont ramenés depuis quelques années à leurs dépens. Depuis une grosse décennie, ces pays s'emploient donc à se réapproprier les principes généraux de la contre-insurrection, en se concentrant sur l'expérience de ceux qui ont dû y faire face dans le passé (Français, Britanniques, Américains, Soviétiques). Le point de vue de l'insurgé n'y est finalement que très peu considéré. Pour comprendre, il faut donc se tourner vers Spartacus et sa révolte d'esclaves, vers la chouannerie, les camisards, les bolcheviques, Mao, l'Irish republican army (IRA), les Blacks Panthers américains, Oussama ben Laden, al-Qaïda et bien d'autres encore.