La République des bons sentimentsPourquoi la gauche a-t-elle perdu le soutien des classespopulaires et celui des intellectuels ? Parce qu'elle afait l'impasse sur ce qui constitue l'identité de la France, brutalisée par la mondialisation. La gauche ne s'est passeulement ralliée au libéralisme, elle a adhéré à une visionpost-nationale de la République qui trahit l'héritage deClemenceau et De Gaulle. Face au défi que représentel'islam, elle a recours à un discours creux sur le "vivreensemble" qui tente de camoufler l'ampleur de fracturesethniques et religieuses. Paul-François Paoli rappelle que la question del'identité de la France, marquée par la tradition chrétienneet l'héritage gréco-romain, et celle de sa souveraineté sontliées. S'il existe un peuple français, celui-ci a des droitshistoriques sur la France, laquelle n'est pas qu'une idéemais une terre et un pays. C'est cette réalité que certainesélites occultent alors qu'elles reconnaissent ce principepour d'autres pays, de la Russie à Israël. L'auteur exhorte à une décolonisation des esprits. Ilnous rappelle l'avertissement de Jean-Paul II, en 1980, lors de sa venue à Paris : "Veillez par tous les moyens àvotre disposition sur cette souveraineté fondamentale quepossède chaque nation en vertu de sa propre culture" !Chroniqueur au Figaro littéraire, Paul-François Paoli est l'auteur de nombreux essais. En 2012, La tyrannie de la faiblesse a obtenu le prix des écrivains combattants.